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CLAIR-OBSCUR......Le royaume dans ma p'tite tête
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8 mars 2011

JE SUIS CONTRE.....

PAROLE DE MORT !

( Sermon: Je suis contre...)

 

- Une femme qui pleure, ne peut qu'être contre...ELLE

 - ELLE n'est pas du domaine de l'homme, mais de celui de son créateur... Et comme je ne "sais pas", je m'abstiens !

 - Légiférer sur ELLE, c'est se placer en bourreau de ses propres enfants...

 - Si ELLE vaut pour l'homme, ELLE vaut a fortiori pour l'enfant...

- Serait-ELLE à la mode ? Seyant à merveille au tueur d'enfant, ELLE habillerait de même l'enfant-tueur...

- A peine était-il mort, qu'il n'avait plus de peine...

- Ce n'est pas de mourir qui est insupportable, c'est de le savoir...

- 4 voix pour, 4 voix contre : le procureur trancha.. .en coupant la tête du condamné.

- Que ceux qui son pour, fassent en sorte de rendre moins pénible la peine de vie...

- Il est autant agréable de vivre sa vie, qu'il est insupportable de vivre sa mort...

- Il fut jugé "coupable"...On lui trancha la tête.

- L'humain mène son existence en deux phases : d'abord, il profite de la vie à mort, puis, la mort prend sa revanche.

 - Enfant, j'ai vu un canard courir après s'être fait trancher la tête ; je ne voudrais pas à présent, voir un condamné mourir de la même façon.

- « La Vie vaut d'être vécue ! » dit-on, il en est pas de même pour la mort. 

*****

Le procureur réclama la sentence capitale ; elle arriva.

-« Donnez-vous la peine Madame... »- fit le procureur.

Et s'adressant au condamné la Suprême lui dit :

-« Qu'avez-vous donc fait, bougre, pour me mériter ? »

-« J'ai violé Madame, j'ai tué aussi »

-« Cela me valait-il ? »

-« Je ne sais Madame, ma vie, vide d'amour n'avait plus sens, j'ai voulu savoir... »

-« Qu'as-tu appris sur l'Amour ? »

-« Que c'est une chose qui ne se prend pas, mais se donne»

-« Et sur la Mort ? Puisque tu l'as donnée. »

-« Que c'est une chose inévitable, mais qui ne se donne pas »

-« Alors pourquoi en as-tu fais don ? »

-« Par manque d'amour, j'ai donné ce que j'ai pu »

-« Entends-tu par-là que tu aurais préféré faire don d'amour, si tu en avais reçu ? »

-« On ne peut donner que ce que l'on possède. Madame »

-« As-tu de l'amour propre ? »

-« Je ne m'apprécie guère Madame et sans amour de soi on ne peut aimer l'autre »

Là-dessus le condamné se donna la mort.

C'est ainsi qu'il se détourna de la Peine et l'acquitta.

****

                La fumée brouillardait son regard qui n'en était plus un; et le vide se fit.

 

Il sentait simplement que son corps tout entier phagocytait son environnement, atome après atome, comme si l'animé de sa conscience, avait la volonté de se raccrocher à la moindre certitude de " l'Etre" et il put "percevoir" en cet instant vidangé de temps et d'espace, l'uniformité de la matière, réduite à l'unique élément que les scientifiques nomment: « particule-dieu ». Il ne pensait plus, il était pensée. Il ne voyait plus, il était regard.Ses sens avaient fusionné en un amalgame où chacun d'entre-deux, tour à tour, inhibait et catalysait les autres ; la cendre chaude qui tombait sur sa gorge dénudée ne lui brûlait pas et le silence sépulcral régnant, lui transformait le crâne en un charivari.

 

On éleva un verre à portée de son œil cyclope et ses lèvres hydrophobes s'entrouvrirent mécaniquement ; elles se déchirèrent soudées qu'elles étaient de par leur siccité et la totalité du magma terrestre se déversa dans des entrailles sanglés par l'étreinte de l'Effroi qui les enveloppait.

 

Il n'avait pas peur, il était la Peur.

 

Une main ectoplasmique se posa sur son épaule; il volait à présent emporté par la serre d'un oiseau de proie au plumage d'une noirceur blanche, et cette griffe indolore ne l'étreignait nullement, elle lui semblait telle une invitation à un voyage dont on ignore la destination mais dont on pressent l'éternité. Puis, comme épuisée par la charge qu'il ne constituait pas, cette main crochue l'abandonna dans une chute si apesantive que l'Élévation lui paru possible et pour la dernière fois, sans le savoir, il perçut la perfection du cercle comme représentation absolue de l'Achevé et y plongea une tête auréolée que l'aura avait désertée. Elle se détacha proprement d'un corps chaud de Vie sous le regard congelé des spectateurs morts-vivants.

 On entendit vaguement, atténué qu'il était par le chant d'un rossignol du jardin voisin, le bruit de son impact avec la corbeille.

La sentence était rendue.

Un enfant naissait quelque part.

 

 

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